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Dans toutes les organisations, la promesse d’un ERP repose sur un principe simple : centraliser, automatiser et fiabiliser les processus de gestion. Mais pour que cette promesse se concrétise, encore faut-il que les données saisies soient justes, complètes et homogènes. Et c’est précisément là que le bât blesse. Malgré les projets de modernisation, les campagnes de formation ou les procédures internes, la qualité des données reste un sujet récurrent et structurant, au cœur des préoccupations des directions métiers et DSI.

1. L’ERP, système de référence pour les processus critiques

L’ERP est le socle des processus les plus sensibles de l’entreprise : gestion financière, achats, comptabilité, logistique, gestion des stocks, voire paie ou gestion de projets. Chaque donnée saisie dans le système peut impacter directement des opérations de facturation, des commandes fournisseurs, un reporting budgétaire ou la clôture comptable.

Dès lors, une erreur de saisie sur une catégorie d’achat, une date de commande, ou un code analytique peut générer une chaîne de conséquences : mauvaise allocation budgétaire, erreurs dans les relances, désalignement entre les services… Plus l’ERP est intégré, plus les conséquences se propagent rapidement.

💡 Conseil : Cartographiez les zones à risques de l’ERP, c’est-à-dire les champs sensibles à forte incidence métier. Cette analyse vous permettra de prioriser les points de contrôle et de fiabilisation, et de mobiliser les bons métiers autour de ces zones critiques.

2. Les utilisateurs, premiers responsables de la qualité des données

Contrairement à une idée reçue, les erreurs de données ne viennent pas d’un défaut technique de l’outil, mais d’une mauvaise saisie côté utilisateur.

76% des problèmes de qualité des données trouvent leurs origines dans les saisies des utilisateurs (The Warehousing Institute).

Cela peut être dû à un manque de compréhension des champs, une absence de formation sur les règles à appliquer, ou encore une volonté d’aller vite, sans vérifier les impacts.

Dans un ERP, chaque utilisateur agit à son échelle : il peut créer une commande, rattacher un projet, enregistrer une dépense… Et chaque action alimente la base de données globale. C’est pourquoi la qualité des données commence toujours par la qualité des saisies, dès le premier niveau d’intervention.

💡 Conseil : Menez des campagnes de sensibilisation régulières pour expliquer les conséquences concrètes des erreurs de saisie. En associant chaque donnée à un usage métier, vous donnez du sens aux exigences de qualité.

3. Les impacts concrets d’une donnée erronée ou incomplète

Une donnée mal saisie, incomplète ou incohérente n’est jamais anodine. Elle entraîne des traitements manuels supplémentaires, des retards, des surcoûts, ou encore des insatisfactions côté clients ou fournisseurs. Mais cela peut aller au-delà de cela, elle peut fausser les indicateurs de pilotage, ce qui compromet les prises de décision stratégiques.

Prenons l’exemple d’un code budget mal affecté : il peut remettre en question la validité d’un reporting mensuel, forcer des retraitements comptables, et fausser le calcul d’un taux d’engagement. À grande échelle, ces anomalies deviennent structurelles et nuisent à la fiabilité globale du système.

💡 Conseil : Implémentez un processus de contrôle qualité sur les données critiques, avec des audits réguliers. Ces contrôles peuvent être partagés entre les équipes métiers et les équipes IT pour garantir un pilotage collaboratif.

4. Les difficultés à instaurer des règles communes et durables

Un autre frein majeur à la qualité des données dans l’ERP réside dans l’incapacité à établir et faire respecter des règles homogènes sur la durée. Les projets ERP impliquent souvent plusieurs entités, directions ou filiales, avec des pratiques locales parfois divergentes.

L’absence de gouvernance sur les référentiels, la multiplicité des exceptions, ou la rotation des effectifs complexifient encore cette homogénéité. Ce manque d’alignement rend difficile l’instauration de bonnes pratiques durables et génère des écarts d’utilisation qui fragilisent la fiabilité de l’ensemble du système.

💡 Conseil : Mettez en place une gouvernance de la donnée ERP, incluant des référents métiers par domaine. Leur rôle est de définir, maintenir et faire respecter les règles de gestion applicables aux données, en lien avec les directions opérationnelles.

Conclusion

La qualité des données dans un ERP n’est pas une option. C’est un levier stratégique, indispensable à la bonne exécution des processus, à la fiabilité des reporting, et à l’optimisation des ressources. Elle ne dépend pas uniquement de l’outil, mais surtout des utilisateurs, des règles partagées, et de l’accompagnement au quotidien.

Repenser la saisie comme un acte métier à part entière, donner du sens aux règles de gestion et structurer une gouvernance robuste sont autant de clés pour passer d’un ERP « fonctionnel » à un ERP réellement fiable et performant.

Notre prochain article portera sur ce que cachent vraiment les erreurs de saisies !